Bruce Keenan est le trésorier du conseil d’administration de la Fondation Prem Rawat et président d’un organisme de bienfaisance pour les enfants de l’Himalaya. Il s’est rendu récemment au centre de Food for People* (FFP) au Népal pour la onzième fois depuis son ouverture en 2009. Dans cet entretien, il parle du centre FFP, des efforts de reconstruction après le séisme et d’autres projets.
(Cliquer ici pour lire la première partie de cet entretien)
La cuisine du centre FFP a récemment doublé le nombre de repas qu’elle prépare chaque jour. Cette nouvelle étape consiste à livrer un repas aux enfants qui ne peuvent se rendre au centre. Comment cela se passe-t-il ?
Cela se passe bien. D’ailleurs, TPRF va produire une vidéo qui montrera l’impact positif de ces repas livrés quotidiennement aux enfants.
Toutes les personnes qui travaillent au centre FFP essaient d’optimiser son efficacité. La cuisine a été conçue pour servir 5 000 repas par jour et ne fonctionne pas encore à plein régime. Nous aimerions arriver à livrer des repas à des gens qui habitent encore plus loin du centre. Mais nous devons d’abord nous assurer de respecter l’hygiène et la meilleure qualité. Pour le moment, nous explorons toutes les pistes.
Quels sont les autres défis à relever ?
Principalement l’hébergement. La grosse difficulté pour presque tous les villageois est de retrouver une stabilité dans leur vie et un bon toit sur leur tête – c’est-à-dire reconstruire leurs maisons. Presque toutes ont été endommagées ou détruites par le tremblement de terre du printemps dernier.
On cherche le meilleur moyen d’aider ces gens. Comment construire des maisons solides à des prix de revient raisonnables, afin qu’au prochain tremblement de terre elles ne s’écroulent pas sur les habitants.
Les gens sont-ils encore inquiets ?
Oui, ils ont peur quand ils sont dans des bâtiments endommagés, ils ont peur de nouveaux séismes et qu’il y ait encore des dégâts.
Y a-t-il eu d’autres répliques pendant que vous étiez là-bas ?
Oui, une fois, mais je ne l’ai pas sentie ; je crois que j’étais en voiture, et les pneus ont amorti la secousse.
Que va faire TPRF dans les prochains mois pour continuer à améliorer la situation ?
Nous travaillons sur place avec notre partenaire, la Fondation Premsagar Nepal, et des leaders locaux pour identifier les projets les plus adaptés, mais nous ne pouvons pas encore en parler. Il nous reste 40 000 dollars de la collecte qui a eu lieu après le tremblement de terre, et nous voulons être sûrs de les utiliser au mieux.
Nous sommes très satisfaits de la façon dont les premiers 200 000 dollars de dons ont été employés. Nous voulons nous assurer que le reste sera dépensé avec autant d’efficience.
Que peut-on dire de la situation au Népal à ceux qui soutiennent TPRF ?
Je voudrais qu’ils sachent que la Fondation apporte le plus grand soin à la gestion de leurs dons. Nous nous assurons qu’ils sont dépensés correctement. Nous ne voulons pas de gaspillage.
Les enfants et les villageois que je vois sont très reconnaissants. Ces enfants savent que sans le centre FFP, ils n’iraient pas jusqu’à la fin de leurs études secondaires.
Lors d’une précédente visite, j’ai pu échanger avec des mères de famille grâce à un interprète. Je me souviens de la remarque de l’une d’elles : « Je nourrissais ma fille uniquement avec du boulgour. Je lui en donnais au petit-déjeuner, à midi et au dîner, c’est tout ce qu’elle mangeait. Nous n’avions rien d’autre à lui donner, que des céréales. Maintenant, ma fille a un repas complet et équilibré chaque jour. »
Sa fille prend au moins un repas par jour, et cette maman sait que c’est bon pour elle. Elle m’a dit aussi que ces repas quotidiens gratuits lui avaient permis d’économiser assez pour lui acheter un cahier et un crayon. Toutes les mères à qui j’ai parlé sont très reconnaissantes envers Prem Rawat d’avoir ouvert le centre ici.
J’aimerais ajouter que tous les Népalais que j’ai rencontrés lors de mon dernier séjour éprouvent une profonde gratitude pour l’aide que la Fondation leur a apportée après le tremblement de terre. Ces gens ont vécu une catastrophe traumatisante. Imaginez que le sol sur lequel reposent vos pieds se mette à trembler violemment, détruisant votre maison et entraînant la mort des gens que vous aimez. Vous ne savez plus vers qui vous tourner pour retrouver une sécurité et une sensation de bien-être.
Je pense que tous ceux qui, dans le monde entier, ont fait un don, ont aidé ces gens à se sentir à nouveau en sécurité.
* Des repas pour tous.











