Bobby Hendry supervise la planification des repas, l’hygiène et les procédures de service du personnel dans les centres Food for People* (FFP) ouverts en Inde, au Népal et au Ghana.
Entretien avec Bobby Hendry, responsable de la restauration.
La première partie du récit se termine avec la visite surprise de Bobby Hendry au centre Food for People de Bantoli, en Inde. Il prévoyait de rencontrer des villageois pour savoir ce qu’ils pensaient du programme.
Quand je suis retourné au centre, j’ai été agréablement surpris de voir que l’endroit était aussi propre que le jour de l’inauguration. Les enfants que je reconnaissais avaient grandi et pris du poids. Je me suis ensuite rendu dans deux villages voisins – Bantoli et Bajiyatoli – où j’ai discuté avec une vingtaine d’habitants. Le professeur du village, qui parle bien l’anglais, traduisait.
On m’a raconté l’histoire de jumeaux de 11 ans, traumatisés par la perte tragique de leurs parents il y a quatre ans. Les garçons avaient cessé de parler et perturbaient tellement la classe qu’ils n’avaient plus le droit de venir à l’école. Les villageois leur apportaient de quoi manger, mais pas assez, et ils restaient toujours sur leur faim. Quand le centre a ouvert, ils y sont allés. Avec des repas réguliers, ils se sont remis peu à peu à parler. Leur comportement a changé, et ils ont pu retourner à l’école.
Une vieille dame d’environ 85 ans était si faible, lorsqu’elle a essayé de parcourir les trois kilomètres qui la séparaient du centre, qu’elle a dû faire demi-tour à mi-chemin, et les villageois l’ont ramenée chez elle. Après cela, ils ont décidé de lui apporter les repas à domicile. Elle a repris des forces, puis a pu se déplacer toute seule. « Au début, ça me prenait beaucoup de temps d’aller là-bas, explique-t-elle. Mais depuis que je déjeune au centre, je vais plus vite. Ma santé s’améliore. »
« Vous faites du bon travail, a déclaré Nandlal, un jeune père de famille nombreuse. Nos enfants et les personnes âgées sont en meilleure santé. Nous sommes reconnaissants pour tout ce que vous nous offrez. »
Ces merveilleux commentaires, nous les avons entendus de tous ceux que nous avons rencontrés. C’est seulement après avoir parlé avec les villageois que j’ai été frappé du caractère unique de ce centre. J’ai enfin compris ce que Prem Rawat ne cesse de répéter sur l’importance de manger chaque jour un repas équilibré.
Q : Quel est à votre avis la plus grande réussite de Food for People ?
R : Nourrir ceux qui en ont le plus besoin avec de la bonne nourriture. Aider les familles et les villages à se développer. Donner aux enfants l’espoir d’un avenir meilleur.
Au Ghana, les habitants du village d’Otinibi connaissent les mêmes avancées. Le chef du village a même donné une parcelle de terrain pour la culture des légumes. Le centre élève également ses propres poulets.
Mêmes résultats au centre de Dhading, au Népal, où le gouvernement souhaite développer un programme similaire dans l’ensemble du pays.
Q : Comment voyez-vous le développement des centres FFP à l’avenir ?
R : Au fur et à mesure que les gens reprennent des forces, ils subviennent plus facilement à leurs besoins, laissant la place à des habitants de villages voisins. De cette façon, le programme atteint davantage de personnes.
En Inde comme au Népal, la cuisine est à base de légumineuses, de légumes, de riz et de farine de blé. L’élaboration des repas coûte donc moins cher qu’au Ghana où l’on mange de la viande et du poisson.
Quand les villageois y sont associés et que les centres Food for People deviennent autonomes, c’est l’idéal. Mais tant qu’il faudra nourrir 500 à 600 personnes par jour dans chaque centre, une aide restera nécessaire.
Pour résumer, je peux dire que les cuisines FFP ont non seulement transformé les gens et les villages, mais elles ont eu le même retentissement sur moi. J’en suis très reconnaissant, et conscient du privilège que représente mon travail.
* Des repas pour tous.











