Rukaya Iddris et son mari, photographiés avec leurs huit enfants qui vont tous à la cantine du centre Food for People* (FFP) d’Otinibi.

Aux premières heures du matin du 9 janvier, plus de 750 élèves du village d’Otinibi, au Ghana, retournent en classe après les fêtes, heureux de retrouver leurs amis et en forme pour apprendre. À l’heure du repas, ils sont accueillis au centre FFP par les senteurs des produits frais cultivés sur place, des haricots, du poisson et du kenkey. Ce jour-là, la cantine, comme l’appellent affectueusement les villageois, réouvre, et les enfants savourent leur repas en partageant leurs espoirs pour cette nouvelle année.

Ils ne sont pas les seuls à sourire. Les enseignants et les administrateurs aussi, car ils savent que l’augmentation des effectifs scolaires et la réussite des élèves doivent beaucoup à ces repas gratuits servis depuis 2012. Les parents ont eux aussi exprimé leur gratitude car ce soutien leur a permis d’épargner à la fois du temps et de l’argent pour mieux s’occuper de leur famille.

Alex Wiredu, correspondant de la Fondation Prem Rawat (TPRF), était sur place lors de la réouverture de la cantine. En faisant le tour de la salle à manger, il a demandé à quelques enfants ce qu’ils aimeraient dire aux donateurs du monde entier qui rendent tout cela possible.

Tous avaient envie de leur dire merci.

Au cours de sa visite, Alex a appris que le service de repas gratuits avait des effets inattendus. Ainsi, plusieurs femmes qui vendent des marchandises dans les rues avoisinantes ont réussi à se lancer dans les affaires grâce à l’argent épargné sur l’achat de nourriture.

L’une d’elles, Rukaya Iddris, était ravie de raconter son histoire à Alex et souhaite qu’elle parvienne aux donateurs qu’elle ne peut rencontrer, car leur aide a tout changé pour sa famille.

Je suis infiniment reconnaissante envers les responsables du centre, dit-elle. Mes huit enfants adorent manger là. Notre plus gros casse-tête était de ne jamais savoir si nous aurions de quoi manger. C’est maintenant du passé. Avant, je me demandais toujours comment gagner assez d’argent pour nourrir tous mes enfants. Ils étaient souvent en retard à l’école ou manquaient fréquemment. Leur santé mentale et physique était au plus bas et les factures d’hôpital toujours plus élevées. Nous n’avions presque plus d’espoir.

 

Rukaya Iddris et son mari

Un jour, en rentrant de l’école, un de mes enfants m’a appris qu’une cantine allait ouvrir où ils pourraient manger gratuitement tous les jours, et même les week-ends. Surprise et incrédule, je me suis rendue à l’école pour vérifier l’information.

 

J’ai alors décidé d’épargner les 40 cédi ghanéens que je n’allais plus dépenser. Au bout du premier trimestre scolaire, j’avais suffisamment d’argent pour lancer ma petite entreprise de gruau de maïs. J’aime bien le cuisiner et les ventes sont bonnes, car ici tout le monde en consomme au petit déjeuner.

 

Je ne connais pas les propriétaires de ce centre FFP et ils ne nous connaissent pas non plus. Pourtant, grâce à leur générosité, mes enfants se portent très bien et sont heureux. Ils se réveillent chaque matin plein d’espoir et sont contents d’aller à l’école. Leur destin a changé, leur avenir s’annonce meilleur.

 

Ce geste charitable n’a pas seulement aidé mes enfants à avoir un avenir, il m’a touchée aussi. Je ne vis peut-être pas dans le luxe mais j’ai l’esprit en paix et nous ne nous disputons plus. Une maison sans rien à manger, c’est l’enfer. Aujourd’hui, la nôtre respire le bonheur.

* Des repas pour tous.

 

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